Melinir Tome 1 - Chapitre 34 - Le chêne et le saule

Chapitre 34 – Le chêne et le saule

Pourquoi résister quand il est tellement plus simple de ployer ? Fluidité m’habite en servant chacune de mes intentions.

Notes personnelles – Elzear Semenral
Melinir Tome 1 - Chapitre 34 - Le chêne et le saule

   Eldan, Mornar et Lalya remontaient le sentier de la colline en conversant dans une légère euphorie.

   − Au fait, commença Eldan. Où était Silève ?

   − Elle travaillait ce soir, mais je la vois demain.

   Son expression changea subitement :

   ­­− Juste, j’ai oublié de vous montrer, Etimer m’a offert ce poignard, dit-il en sortant l’objet de sa poche. Il m’a dit l’avoir fabriqué lui-même.

   − Il est vraiment aimable, ajouta Lalya.

   − Peut-être, commença Eldan, mais je me souviens l’avoir vu m’observer étrangement devant le Conseil d’Aquira. Ce type est faux, il joue un double jeu, j’ai un mauvais pressentiment à son sujet. Ne lui divulguons rien à propos de nous et de Zaor.

   − Tu t’inquiètes pour rien, dit Mornar en soupirant. C’est un armurier et quelqu’un d’apparemment reconnu à Aquira.

   − Oui, il me paraît honnête, dit à son tour Lalya. Mais si tu veux garder tes distances, nous le ferons aussi. Merino ne l’a jamais apprécié non plus… probablement parce qu’il s’est fait réduire en bouillie chaque fois qu’il l’a rencontré lors du tournoi.

   Mornar haussa le ton :

   − Par la peau d’Ilirme, tu penses vraiment qu’Etimer est au service de Rha-Zorak ?! Je crois que tu deviens un peu parano mon vieux.

   − Il a raison Eldan… Tu te fais peut-être des idées, ajouta-t-elle.

   − Absolument pas ! rétorqua plus sèchement le jeune homme, mais je comprends pourquoi tu lui fais confiance, il t’a fait les yeux doux toute la soirée !

   Lalya le fusilla du regard.

   − Tu pouvais trouver plus fino comme approche, fit Mornar.

   − Tu insinues que je juge quelqu’un de cette manière ?! Tu penses réellement que je passe mes sentiments personnels avant notre survie ?! Alors tu ne me connais pas du tout !

   − Ce n’est pas ce que je voulais dire, répondit Eldan en remarquant qu’il venait de lâcher une bourde digne de Mornar. J’essayais simplement de nous mettre en garde.

   − Contre quoi ?! s’emporta Lalya. Etimer n’a rien fait qui puisse nous alerter, sans t’offenser, c’est plutôt d’Elzear que je me méfierais !

   − Nous n’allons pas revenir sur le sujet.

   Alors que l’ambiance tournait au vinaigre, ils arrivèrent chez le maître après une marche quelque peu mouvementée, et chacun rejoignit son lit sans trop parler.

   Eldan se réveilla le lendemain avec des neurones encore agités par le débat de la veille, une controverse qui lui faisait bien évidemment monter la moutarde au nez. Il était cependant satisfait de pouvoir profiter d’une journée de répit, et bien qu’il ne doive pas s’entraîner, le Feu-Ardent le réclamait comme un bébé qui attendait son biberon. Eldan se ressaisit et mit de l’ordre dans ses pensées, car il devait préserver sa potion pour la dureté des entraînements, non pour combler un simple vide.

   Il rejoint Lalya, Elzear et Aména pour le petit déjeuner et remarqua que Mornar peinait apparemment à se lever.

   La jeune femme lui adressa un agréable sourire lorsqu’il s’assit à table, lui signifiant qu’elle avait réussi à dominer une animosité qu’il n’aurait pas aimé retrouver.

   Aména, qui semblait de bonne humeur, prit la parole :

   − Que diriez-vous d’une petite spécialité pour ce soir ?

   − Parfait ! s’écria Mornar en descendant les escaliers.

   − Je vous avais dit qu’il suffisait d’aborder le sujet pour le faire sortir de son lit, fit Eldan.

   − Quelle spécialité ? s’enquit l’archer.

   − Je vous laisse la surprise, termina-t-elle.

   Le jeune homme était fasciné du recul avec lequel elle traitait ses trois hôtes, car en sa présence, personne ne parlait de la tâche d’Eldan, ni de Zaor, comme si le sujet en était proscrit. Elle était bien sûr informée du projet qu’ils menaient à bien, mais pour une raison mystérieuse, elle ne leur en parlait jamais et se contentait de contrôler l’alimentation d’Eldan ; Elzear leur avait clairement spécifié qu’il voulait la garder en dehors de tout cela.

   C’était en milieu d’après-midi, Eldan, Mornar et Lalya se prélassaient et discutaient tranquillement des contrées qu’ils aimeraient un jour découvrir, comme la légendaire cité de Nimendal, construite dans les profondeurs de la Forêt des Penseurs, ou encore les temples de la vallée de Jiard, bâtis sur les deux versants des montagnes qui l’entouraient. Eldan et Mornar étaient assis sur le banc en chêne qui était installé devant la maison des Semenral, et Lalya était couché dans l’herbe à quelques mètres de là, où et le soleil tapait encore une fois sans pitié.

   Elzear franchit le seuil de sa maison et vint s’asseoir à leurs côtés.

   − Êtes-vous toujours à votre aise chez nous ? demanda-t-il.

   − Ne t’inquiète pas, répondit Eldan. Nous ne manquons de rien.

   − Quels seront vos projets après avoir quitté l’île ?

   − Nous rejoindrons Aquira, puis traiterons avec le Conseil pour décider de ce qu’il convient de faire, dit Lalya en se rapprochant.

   − Ce qui ne sera pas de tout repos…, ajouta Mornar.

   − Une guerre se prépare, commença Elzear. Vous savez comme moi que de nombreux clans de Barbares se dirigent en direction de Fort Rha-Zorak, ce que Melinir redoute depuis cent longues années est en train de prendre forme. Le jour où Rha-Zorak et son armée marcheront sur nos terres, je crains qu’aucune capitale ne puisse lui résister.

   « Regroupez un maximum d’hommes à votre cause et attaquez Fort Rha-Zorak avant qu’il ne commence son annexion. Vous devrez vous montrer très prudents et par-dessus tout comprendre qu’il peut à lui seul éradiquer toute vie sur Melinir. Souvenez-vous de Mirlion.

   − Le Conseil d’Aquira sera à nos côtés, affirma Lalya.

   − Tant mieux.

   − Tu as l’air de bien connaître ce dont il est capable, fit la jeune femme.

   − Je n’ai pas vécu toute ma vie ici. J’ai grandi à Elloros et par la suite beaucoup voyagé, période durant laquelle j’ai eu l’occasion d’apprendre beaucoup sur la menace qui pèse.

   − Pourquoi es-tu venu à Sulleda ? demanda Mornar.

   − Après m’être fait voler Zaor, j’ai promis à Aména de vivre dans un endroit reculé, et j’ai ensuite trouvé un emploi chez un forgeron de Sulleda.

   − Tu es forgeron ? fit Eldan.

   − Disons que je travaille pour un forgeron, spécialisé dans la fabrication des épées, mais j’ai pris un congé prolongé pour te former.

   Mais avant qu’Eldan ne puisse enchaîner avec d’autres questions, il se leva en leur adressant un signe de tête et partit d’une démarche fluide en direction de sa maison, puis contourna Lalya en lui posant une main sur l’épaule. Le déclenchement fut instantané. Eldan et Mornar comprirent immédiatement que son don avait fait surface en voyant le regard de la jeune femme se perdre à travers une vision apparemment très courte, qui la plongea dans une peur glaciale lorsqu’elle revint à elle.

   Elle prit soin d’attendre qu’Elzear soit l’intérieur avant d’attirer leur attention :

   − Marchons un peu, je viens de voir quelque chose de très troublant.

   Eldan et Mornar se regardèrent avec la même inquiétude et suivirent Lalya qui s’était déjà engagé sur le chemin qui menait à Singster.

   − Qu’y a-t-il ? demanda Eldan.

   − Beaucoup de sang…, commença la jeune femme, perdue dans ses pensées.

   − Euh… c’est tout ? demanda Mornar avec de grands yeux.

   − Du sang partout, Zaor en est recouvert, et Elzear se tient au milieu d’une maison en flammes, une femme éventrée est étendue à quelques mètres de lui. Un couple d’un certain âge découpé en morceaux git au pied d’un lit. Il tremble de rage, de frénésie, et presque de folie… Il vient de les tuer, termina-t-elle en décrivant douloureusement ce qu’elle venait de découvrir.

   − Bon sang… tu es sûr qu’il les a tués ? demanda Eldan qui commençait à songer sérieusement s’il allait continuer sa formation auprès de lui.

   − Malheureusement.

   − Tu es en train de nous dire qu’Elzear est un psychopathe meurtrier ? fit Mornar qui désespérait. On ne peut décidément jamais vivre tranquillement sans qu’on tombe sur un détraqué…

   − D’après ce que j’ai vu et ressenti, ça n’en est pas loin.

   − Mais pourquoi ne pas simplement lui demander ce qu’il nous cache et qu’est-ce qu’il s’est réellement passé ?! lâcha Eldan. Après tout, il nous a sauvé la vie, il nous héberge. Il me forme ! Quoi qu’il ait pu faire, ça ne change rien au fait que je dois suivre son enseignement.

   − Écoute, dit Lalya d’un ton tranchant. Tu ne voulais pas que l’on se fie à Etimer, nous avons respecté tes souhaits. Je ne pense pas qu’il faille parler de cela à Elzear, ni se fier à lui, et ça ce sont maintenant les miens.

   − D’accord, répondit le jeune homme.

   Lalya continua :

   − Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi nous n’avons jamais entendu parler de lui lorsqu’il possédait Zaor ? Cela fait plus d’un siècle que l’épée est introuvable.

   Eldan voulut répondre, mais cette même question le préoccupait lui aussi depuis qu’il l’avait rencontré. Elzear avait forcément dissimulé Zaor aux yeux du monde ; quelque chose ne tournait pas rond.

   − Il devait avoir ses raisons, dit-il pensif.

   − Honnêtement, je suis un peu perdu, rabroua Mornar. J’ai l’impression que vous cherchez à trouver des ennemis là où il n’y en a pas.

   Les trois amis se regardèrent, sceptiques.

   − Que faisons-nous alors ? s’enquit Lalya.

   − Rien, répondit Haïdalir.

   − Rien ? s’étonna Mornar.

   − Oui, rien. Restons chez eux. Si Elzear ne nous a rien dit à ce sujet, c’est que cela n’en valait pas la peine.

   − Bon, conclut Lalya. J’espère que tu sais ce que tu fais.

   La mine soucieuse, ils reprirent la route en direction de la maison des Semenral. Eldan et Lalya entrèrent tandis que Mornar se rendit à l’écurie pour y nourrir les chevaux.

   La spécialité fut un gigot d’agneau somptueusement accompagné d’une sauce que Mornar trouva parfaite, lequel ne masquait jamais son admiration envers Aména.

   − Comment est-ce possible de cuisiner pareillement ? dit-il en regardant son assiette.

   − De la passion et de la patience.

   Elle dégageait un calme apaisant qui contrastait avec l’énergie bouillonnante d’Elzear.

   Ils prirent le repas dans un silence accueillant et dans une certaine crainte qu’ils ne pouvaient maintenant plus réprimer lorsqu’ils côtoyaient le maître.

   Le lendemain, Eldan sortit difficilement des rêves tourmentés qu’il avait essuyés durant toute la nuit, et ressentit aussitôt une vive envie de boire du Feu-Ardent, comme un vide pesant qu’il devait combler, en espérant pour que la potion ne soit pas la cause de ses agitations. Il prit donc la fiole et but une délicieuse gorgée, savourant instantanément les bienfaits de cette vivification.

   L’entraînement commença par une course autour de la colline en alternant trots et sprints, avant de s’engager dans quelques combats singuliers lorsqu’ils regagnèrent les alentours de la maison des Semenral.

   − Qui combats-tu ? demanda Elzear.

   − C’est toi que je combats, donc je ne vais pas m’imaginer un autre adversaire.

   Elzear ne répondit rien et le laissa patauger dans ses débats, puis l’attaqua par un coup circulaire pour engager le combat, une frappe qu’Eldan réussit difficilement à parer, avant de contre-attaquer d’un coup de pied à hauteur des cuisses. Elzear avait déjà intercepté son intention et reculé d’un pas chassé, Eldan en profita pour casser la distance, mais un coup de pied latéral pénétrant s’arrêta à quelques centimètres de son ventre, une frappe qui lui aurait littéralement broyé les côtes si elle n’avait pas été stoppée.

   − Tu es en bonne forme, lui dit tout de même Elzear.

   − Un jour de repos, ça aide.

   Il savait cependant que le Feu-Ardent en était la seule et unique raison. Pour l’instant, il jugea bon de ne pas lui en parler pour éviter qu’il ne le prive de cette substance miraculeuse.

   Ils pratiquèrent ensuite des blocages et des enchaînements au poing, travaillant la sensibilité, la vitesse et le sens du combat. Le maître lui apprit quelques techniques pour neutraliser la garde de l’adversaire et Eldan apprécia cette phase de travail, malgré les brûlures qu’il commençait à ressentir au niveau de ses épaules, mais ses coups devenaient de plus en plus fluides et surtout plus précis.

   Le maître coupla le travail par du corps à corps en lui apprenant techniques de fauchages et de clés, pour reprendre après cela de nombreuses séries de coups de pieds dans le vide. Tandis que le jeune homme s’exerçait en transpirant abondamment, il posa une question qui lui trottait dans la tête depuis quelque temps :

   − Quel est le style de combat le plus efficace, selon toi ?

   − Un peu de tout.

   − Il y en a bien un qui doit surpasser les autres.

   − Est-ce que tu apprécierais la cuisine d’Aména s’il n’y avait que de la viande, ou uniquement des légumes ?

   − On ne peut pas comparer de la cuisine avec ce que nous faisons.

   − Au contraire, et je suis même persuadé que « ce que nous faisons » peut être comparé avec bien plus de choses banales de la vie de tous les jours.

   « Le style est pauvre et imitable, je ne m’astreints pas à une unique approche ni à une seule opinion, parce que je ne veux pas me fabriquer des entraves, tout comme je ne veux pas me priver de légumes, de viande ou de féculents.

   La pause de midi arriva, le jeune homme savoura de s’asseoir un instant pour grignoter des céréales et des fruits, puis ressentit le besoin de boire quelques gouttes de Feu-Ardent, car la fatigue commençait à s’installer avec plus d’acharnement. Avant de reprendre l’entraînement, il s’éclipsa dans sa chambre, en but une gorgée, et retrouva Elzear, en pleine forme, lequel le scruta intensément avant de partir en direction des sacs de frappes, invitant Eldan à continuer son travail.

   Comme à son habitude, Elzear le fit pratiquer de douloureux exercices d’assouplissement en fin d’après-midi ; aucun muscle n’était mis de côté.

   Eldan était à présent assis contre la façade de la maison, les jambes écartées à leur maximum, du moins jusqu’où il pouvait le supporter. Des cordes étaient attachées à ses pieds et les tractaient contre le mur ; le jeune homme devait tenir cette position dix minutes par jour, tandis qu’Elzear ajustait la tension de l’écartement pour une plus grande progression. Un système de poulie était installé, ce qui lui permettait d’être relativement précis dans le tirage, mais Eldan n’y voyait qu’un instrument de torture et courbait automatiquement le dos pour soulager ses lombaires.

   − Tiens-toi droit, bon sang ! Ne t’affale pas comme un sac de patates !

   Eldan se redressa avec agacement et Elzear resserra l’étreinte, provoquant une douleur insupportable à la jonction de ses adducteurs.

   Il se concentra et respira profondément, calmant un tant soit peu les élancements qui s’étaient installés dans ses cuisses, puis regarda avec étonnement ses jambes qui étaient bientôt à leur amplitude maximale, c’est-à-dire en grand écart ; ses pieds étaient à dix centimètres du mur.

   Au bout de dix minutes, Elzear relâcha progressivement la pression tandis qu’Eldan grimaçait et se massait l’intérieur des cuisses.

   − Mais pourquoi faire autant d’étirements ? demanda Eldan qui y trouvait une perte de temps.

   − Afin d’acquérir la fluidité et le relâchement nécessaire pour frapper, et pour te décharger des tensions physiques et psychologiques. Un pratiquant souple est tout simplement un meilleur pratiquant.

   − J’ai plus l’impression de me faire écarteler qu’autre chose…

   Elzear s’assit en tailleur et respira profondément, invitant Eldan à faire de même :

   − Un homme nait souple et flexible. À sa mort, il devient raide et rigide, la souplesse est synonyme de vie et de vitalité, alors que la rigidité est celle de la mort. La flexibilité apporte l’adaptation, l’ouverture.

   − Cela rejoint le principe « ne pas résister, mais utiliser la force de l’adversaire » ?

   − En partie. Maintenant écoute cette histoire, j’espère que tu en comprendras les bienfaits.

   « Un chêne et un saule se souciaient de l’arrivée de l’hiver. Tous deux prenaient peur, car le poids de la neige écraserait leurs branches sans pitié. Le chêne, constitué d’un bois bien plus résistant, narguait sans cesse le saule qui s’attristait de son branchage, pliant sous le poids de son feuillage.

   L’hiver arriva et les moqueries du chêne ne cessèrent point, mais la crainte les envahissait tous deux, car la neige tombait, et fortement. Le chêne riait encore, car ses branches étaient dures et solides. Le peu de neige à présent tombée ne lui causait aucun tort. Contrairement au saule qui se voyait déjà plier.

   Le duvet blanc continua de grandir encore et encore. Le saule fléchissait de plus belle, alors que le chêne résistait. Le pauvre saule pleurait, car une de ses branches touchait bientôt le sol, mais un événement inattendu lui offrit une agréable surprise. La neige glissa de la malheureuse et s’affaissa à terre, replaçant celle-ci en position initiale. À tour de rôle, chacune des autres branches rejeta la neige qui était trop lourde.

   Le chêne prit peur en voyant le saule se défaire de son mal avec autant de facilité, car les siennes ne plieraient jamais.

   Et la neige continua de tomber, si bien que le solide arbre vit l’une de ses branches briser sous le surpoids. Puis une autre. C’est ainsi qu’il ne se moqua plus jamais du saule qui, de par sa flexibilité, se protégeait.

   Il l’envia alors pour ses branches souples et flexibles qui rejetaient la neige, alors que les siennes lui résistaient et se brisaient…

   Elzear termina en se relevant, torse nu :

   − Comme tu l’as dit, ne résistes pas à ton adversaire, utilises sa force… Il y a toujours une occasion de la retourner contre lui.

   Eldan, qui voyait le saule en Elzear, admira ce corps, sculpté dans la roche qui ne comportait pas un seul muscle bombé ou trop volumineux ; aucune disproportion. Un découpage taillé pour la puissance, une agréable balance entre la force et la souplesse, la brutalité et la grâce.

   Eldan termina l’entraînement sur cette histoire, apparemment enfantine, mais instructive.